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Nom du nouveau vaccin contre le zona : tout ce qu’il faut savoir

Le calendrier vaccinal français a pris un virage en 2023 : désormais, une recommandation cible spécifiquement les adultes à partir de 65 ans et toutes les personnes plus exposées au risque de zona. Avec la mise sur le marché du vaccin Shingrix, on assiste à une vraie bascule dans la façon de prévenir cette maladie, qui met de côté les anciennes solutions.

Modalités de remboursement, critères d’éligibilité, efficacité revue à la hausse… Le lancement de Shingrix suscite un flot de questions, tant chez les professionnels de santé que chez le public. Pour encadrer tout cela, les autorités sanitaires s’appuient sur de vastes études internationales et sur les premiers retours d’usage au quotidien.

Shingrix, le nouveau vaccin contre le zona : ce qu’il faut retenir

Le zona n’a rien d’anodin. Quand le virus varicelle-zona, de la famille des herpesviridae, se réveille, c’est souvent synonyme de douleurs et de complications, surtout chez les plus de 65 ans ou les personnes dont l’immunité est affaiblie. L’arrivée de Shingrix, développé par GSK, change la donne : il s’agit d’un vaccin recombinant adjuvanté, sans virus vivant. Cette technologie ouvre la vaccination à un éventail plus large de personnes, notamment celles qui étaient jusqu’ici exclues des anciennes solutions, comme le vaccin vivant atténué (Zostavax).

Mais Shingrix ne se contente pas de limiter les poussées de zona : il vise aussi à prévenir les fameuses douleurs post-zostériennes (ou NPZ), ces névralgies persistantes qui peuvent rendre le quotidien insupportable. Les résultats des essais cliniques sont sans appel : le vaccin affiche une efficacité élevée, supérieure à l’ancien schéma, même après 70 ans, avec une réponse immunitaire solide et qui dure.

Le protocole est simple : deux doses, espacées de deux à six mois. Les données françaises et internationales s’accordent sur sa bonne tolérance : la plupart du temps, les effets indésirables sont limités à une douleur ou rougeur locale passagère. Depuis son lancement, Shingrix a donc redéfini les standards de la prévention du zona et de ses complications en France.

À qui s’adresse la vaccination et quelles sont les recommandations officielles ?

En France, la vaccination contre le zona est désormais pensée pour les adultes de 65 à 74 ans, selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Cette tranche d’âge n’a pas été choisie au hasard : c’est là que les risques de zona, et surtout de douleurs post-zostériennes, grimpent en flèche. Mais le dispositif ne s’arrête pas là. La protection s’ouvre aussi aux adultes immunodéprimés de plus de 18 ans, qui sont beaucoup plus vulnérables face à des formes graves ou compliquées.

Le schéma vaccinal reste identique : deux injections, espacées de deux à six mois. Pour celles et ceux qui n’ont pas encore été vaccinés, la HAS prévoit un rattrapage possible jusqu’à 79 ans révolus. L’ancien épisode de varicelle ne protège pas : la majorité des adultes ayant fait la varicelle dans l’enfance, ils gardent le virus en sommeil, et donc, le risque d’une réactivation plus tard.

Certains groupes sont particulièrement concernés. Voici les principales situations qui justifient une vigilance accrue :

  • Personnes ayant bénéficié d’une greffe d’organe ou de moelle osseuse
  • Patients sous traitements immunosuppresseurs
  • Adultes atteints de maladies hématologiques ou cancéreuses

Pour ces groupes à risque, la vaccination peut débuter dès 18 ans, après une évaluation médicale. Jusqu’ici, le vaccin vivant atténué était déconseillé dans ces situations : Shingrix vient donc répondre à un vrai besoin, en offrant une solution adaptée à leur profil.

L’objectif de cette stratégie ? Réduire le nombre de cas graves et de complications douloureuses, avec un suivi attentif des données de tolérance et d’efficacité, non seulement en France mais aussi dans les autres pays où le vaccin est déjà utilisé.

Medecin expliquant le vaccin shingles à un patient âgé

Efficacité, effets secondaires, coût : réponses aux questions les plus fréquentes

Parlons chiffres : sur le terrain, la performance clinique de Shingrix se démarque. Les études internationales montrent que le vaccin protège de manière très nette, avec une efficacité de plus de 90 % contre le zona, y compris chez les plus de 70 ans. Mieux : il réduit aussi la probabilité de voir apparaître ces douleurs post-zostériennes qui s’installent après la maladie. Chez les immunodéprimés, la réponse reste solide, le vaccin limitant sérieusement la réactivation du virus varicelle-zona.

Sur le plan de la tolérance, Shingrix, administré en deux doses, s’éloigne du profil de l’ancien vaccin vivant atténué (Zostavax), désormais relégué au second plan. Les effets indésirables sont principalement locaux (rougeur, douleur au point d’injection) ou de courte durée (fièvre modérée), sans gravité dans la grande majorité des cas. Les réactions plus sérieuses restent exceptionnelles, selon les analyses menées sur plusieurs milliers de personnes vaccinées depuis l’arrivée du produit.

La question du coût s’invite logiquement dans la discussion. Depuis 2023, le vaccin Shingrix est remboursé à 65 % pour les personnes concernées, sur prescription médicale. L’injection peut se faire en pharmacie, cabinet médical ou auprès d’un infirmier, à l’image des autres vaccins pour adultes. Les pharmaciens, formés à l’exercice, prennent désormais une place centrale, au même titre que les médecins généralistes et les infirmiers.

Au final, la vaccination contre le zona s’inscrit dans un paysage en pleine mutation, où la prévention gagne du terrain. À chacun de mesurer l’intérêt de cette protection, en dialogue avec son professionnel de santé. Demain, le zona pourrait bien perdre du terrain dans la vie des plus fragiles, et c’est déjà un changement qui compte.